En pleine croissance, l’éolien offshore plus exigeant sur ses futurs techniciens de maintenance

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Alors que la filière éolienne se pose en fer de lance des énergies renouvelables, la maintenance doit sans cesse s'adapter aux évolutions de ces géantes des mers. Avec des dimensions toujours plus imposantes et des installations offshores en pleine croissance, la maintenance doit faire appel à des compétences et des technologies adaptées.

C’est un fait : avec plus de 20 000 emplois en France, l’éolien est le premier employeur dans le domaine des énergies renouvelables dans l’Hexagone, selon l’Observatoire du marché de l’éolien mené par France Énergie Éolienne avec Capgemini Invent, à l'occasion d'une étude approfondie sur l’emploi de la filière et ses perspectives. Pour l’observatoire, le secteur confirme cette bonne dynamique. Et l'actualité donne raison à cet engouement. Promis à un bel avenir, l’éolien voit sa capacité de production atteindre 24,6 GW d’ici deux ans et 35,6 GW en 2028, soit près de deux fois plus en à peine une décennie !

Ainsi, la tendance pour les années à venir est à la forte hausse du parc français d’éoliennes, implantées pour l’essentiel dans les régions des pays de la Loire (parcs Saint-Nazaire /Guérande, Île d’Yeu /Noirmoutier), Hauts-de-France et Grand Est, ainsi qu’en Normandie (EDF Renouvelables, Engie, Enbridge et WPD viennent d'ailleurs de lancer la construction du parc éolien en mer à Courseulles-sur-Mer, dans le Calvados, d'une capacité de 448 MW) ou en Bretagne, en particulier pour l’éolien offshore ; ce dernier étant le signe d’ailleurs d’une autre tendance consistant à installer des structures de plus en plus hautes afin de générer toujours plus de puissance.

Des interventions de maintenance en mer plus complexes et plus dangereuses

Dans ce contexte de croissance de l’éolien offshore, on comprend vite que les métiers de l’exploitation et de la maintenance de telles structures seront à la fois soumis à plus d’exigences en matière de compétences. D’autant qu’intervenir sur des éoliennes en mer se révèle à la fois plus complexe (du fait de l’accès encore plus restreint aux machines) et plus dangereux (les aléas climatiques étant plus nombreux).

 

Les compétences requises pour l’éolien en mer se différencient des terrestres par leur « hybridation » : il faut à la fois posséder les savoir-faire nécessaires en mécanique, électronique, électrotechnique, hydraulique (...) comme pour des éoliennes classiques – en plus des multiples formations SST, travail en hauteur... – associés à des compétences en mer jusqu’aux interventions sous-marines pour la surveillance des câbles immergés. Muni de harnais et de mousquetons, le technicien devant grimper plusieurs dizaines de mètres doit, une fois en haut, affronter en pleine mer des vents beaucoup plus puissants.

 

En raison de l’environnement salin, les tâches de graissage s’avèrent être plus délicates, tout comme les opérations de maintenance préventive nécessitant de s’introduire dans la zone du rotor (dans des passages souvent très étroits), le contrôle de l’anémomètre ou encore des circuits d’alimentation en raison des risques accrus de corrosion... Ces conditions favorisent la maintenance prévisionnelle et l’utilisation de technologies d’objets connectés et autres jumeaux numériques, voire des solutions de machine-learning et de réalité augmentée.

 

Répondre aux nouveaux besoins de la maintenance d’éoliennes off-shore en renforçant la formation

Pour relever les défis de la filière, des plateformes entièrement dédiées à la maintenance vont sortir de terre, à l'exemple du parc éolien en mer de Saint Nazaire /Guérande et son centre de maintenance de la Turballe (80 éoliennes de 6MW), ou encore à Fécamp (71 éoliennes pour près de 500 MW) qui s'apprête à construire une base de maintenance d'une centaine de personnes. Des moyens de plus en plus importants que se donnent les futurs exploitants pour maintenir ces géantes des mers (dont les mâts atteignent aisément 100 mètres de hauteur, les pâles de 50 mètres de longueur et diamètre du rotor 80 mètres)

 

D'où une expertise accrue des techniciens de maintenance devant intervenir sur des mâts dans les centres de réparation, soit directement sur site, nécessitant une formation de cordiste (habilitée GWO) et formés à intervenir sur des nacelles suspendues et motorisées. De multiples formations existent, à l’exemple de la licence pro « COMO » dispensée depuis dix ans à l’IUT de St Nazaire – à laquelle l’Afim d’ailleurs a participé – à raison de quinze étudiants par session. En Bourgogne-Franche-Comté a, par exemple, été installée au lycée Gustave Eiffel de Dijon une nacelle réelle sur un mât de 6 mètres pour former les étudiants du BTS maintenance des Systèmes éoliens). D’autres initiatives telles que l’installation de mâts de 30 mètres de hauteur au lycée professionnel d’Arnage (Maine) ont également vu le jour pour préparer au mieux les futurs techniciens afin de les former sur des équipements toujours plus complexes.

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