Responsable maintenance – Chaine plaque V5
Diplômé d’ingénieur de l’UTC 1, Florian Wauters est entré chez Placo Saint-Gobain il y a un an et demi. Auparavant, il a successivement occupé les postes de responsable maintenance adjoint chez Elis à Toulouse, responsable maintenance conditionnement au sein de l’usine Panzani de Nanterre puis responsable maintenance et méthodes chez un fabricant d’éléments préfabriqués en béton. Il occupe aujourd’hui la fonction de responsable maintenance pour l’usine Placoplatre de Vaujours (Seine-Saint-Denis).
" Comment Placo Saint Gobain s'est-il adapté à la crise sanitaire "
Pour la deuxième édition de sa newsletter, l’Afim a choisi de s’adresser à une entreprise plutôt sollicitée l’an dernier, malgré la crise économique. Placo Saint-Gobain a en effet profité d’une activité soutenue notamment dans le domaine de la rénovation. Détails avec son responsable maintenance Florian Wauters, qui nous explique comment son service s’est adapté à la crise.
En quoi consiste l’activité de Placo Saint-Gobain ?
Cette filiale de Saint-Gobain a pour principales activités l’extraction du gypse à travers de nombreuses carrières en France (dont trois en Île-de-France), l’approvisionnement de celui-ci vers la plâtrière, unité chargée de transformer le gypse en plâtre, en enduit et en mortier. Enfin, notre activité consiste également à produire notre gamme de plaques de plâtre pour la production de cloisons.
L’activité est relativement simple, maîtrisée et automatisée. Nous possédons à Vaujours une ligne très grande vitesse (une des plus rapides en Europe) chargée de produire toute notre gamme de plaques (BA13, BA10, BA18, BA25) en quasi-continu.
De combien de personnes se compose le service maintenance de Placoplatre ?
Le service maintenance abrite quinze personnes pour l’atelier plaques : un responsable maintenance, un contremaitre électrique, cinq électriciens, un contremaitre mécanique, quatre mécaniciens, un préparateur et deux apprentis ingénieurs.
Comment avez-vous vécu la période de confinement et de post-confinement chez Placoplatre, et plus particulièrement au niveau de la maintenance ?
Nous avons limité la présence à trois personnes : le responsable maintenance, le contremaitre électrique et le contremaitre mécanique. La période a été très calme car nous avons recentré nos activités sur le strict nécessaire (tournée de graissage, vérifications en marche, tri de pièce, etc.). Le fonctionnement de l’usine a reposé sur des productions « simples » et maitrisées ; par ailleurs, nous avons été peu sollicités sur des interventions non prévues.
En revanche, le post-confinement a été plus compliqué car nous avons récupéré des équipes qui, après plus de deux mois sans travailler, étaient complètement "déphasées". Bon nombre de personnes ont rencontré des difficultés pour reprendre le rythme du travail et se remettre dans les routines de service. Il a fallu rappeler beaucoup de fondamentaux ce qui nous a fait perdre un peu de rythme.
Comment vous êtes-vous adaptés à la situation à la fois économique et sanitaire ? Quelles mesures en matière d'organisation de la maintenance avez-vous prises ?
Concernant la situation économique, nous avons mis en attente tous les projets de longs termes et les dépenses pouvant être différées. De même, les contrats ne pouvant pas être honorés par des prestataires ont dès lors été suspendus.
Quant à la situation sanitaire, du fait de la grande surface de l’atelier et du peu de personnes présentes (une vingtaine de personnes sur environ 20 000 m2), la distanciation s’est faite naturellement. En période d’arrêt, nous nous sommes organisés pour espacer géographiquement les chantiers des sous-traitants qui travaillaient encore. La principale mesure a été de stopper le travail en binôme afin de passer à des chantiers plus légers et réalisable seuls.
Plus globalement, qu'a changé la crise dans votre métier ? Comment le voyez-vous dans l'avenir ?
La crise n’a rien changé car notre activité a finalement été peu impactée. Elle a simplement mis en évidence des dépendances que nous n’avions pas en tête, du fait que nous avions pris plusieurs casquettes et effectué les tâches de nos techniques de maintenance. Nous avons souvent été mis en défaut par de l’approvisionnement d’acier. Par ailleurs, dans le service, personne n’a été mis en télétravail.
La crise a-t-elle accéléré certains projets au niveau de la maintenance ? Notamment en matière de digitalisation ?
Non ; elle nous a cependant permis d’y consacrer plus de temps. Par exemple, nous avons profité du temps dont nous avons disposé pour travailler plus en profondeur la future migration de notre GMAO. Nous avons besoin d’harmoniser les arborescences au sein d’un seul et même outil, donc de faire le ménage et de procéder à l’extraction de toutes les données. C’est un travail fastidieux mais sur lequel on avance bien. Sans le confinement, nous ne serions pas aller aussi loin ni envisagé d’intégrer une nouvelle GMAO en 2021.