Le 19 novembre dernier, l’observatoire de la maintenance industrielle a présenté les résultats de ses analyses de conjoncture ainsi que ses prévisions pour l’activité maintenance en 2021. Les résultats de l’enquête montrent, qu’en première estimation, les dépenses de maintenance courante (OPEX) de l’ensemble de l’industrie, marqueraient un repli de l’ordre de -16% avec un effet plus important sur les marchés de la sous-traitance, -19% estimés (à mettre en lien avec les chutes de volumes au bordereau et les réductions de périmètres contractualisés). L’investissement productif accuserait également un repli de l’ordre de -14% ayant un impact encore plus significatif sur les volumes de travaux neufs.
Dans un scénario de sortie de crise courant 2021, les services de maintenance auront beaucoup de mal à rattraper les « backlogs » générés au cours de cet épisode conjoncturel, d’autant que les industriels restent encore frileux à se saisir des dispositifs mis à leur disposition dans le cadre du plan France Relance, notamment de ceux qui concernent l’investissement productif.
Comme ce fut le cas dans un passé récent, cette situation pourrait rapidement générer des goulots d’étranglement sur la production dès lors que l’activité se fera plus dynamique (cf. schéma ci-contre). L’Afim appelle donc toute l’industrie à rester vigilante sur ce point et incite toutes les entreprises qui limitent leur activité maintenance par simple manque de visibilité à reprendre confiance envers le futur et à préparer leur appareil de production à remonter en charge dans les meilleures conditions. Outre le fait que cela permettra de limiter les risques de goulots d’étranglement, ce changement de posture contribuera également à une sortie de crise plus rapide en générant un niveau d’activité plus dynamique pour tout l’écosystème industriel.
Jean-Jacques Enrich
Valouy Conseil
Responsable de l’Observatoire économique de la maintenance industrielle