Joël Serres - Expert Maintenance pour les usines européennes d’Airbus et Président pour l'AFIM de la Région Occitanie

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La maintenance d’Airbus poursuit sa digitalisation

L’avionneur européen poursuit ses projets en matière de digitalisation de ses ateliers et de ses services maintenance, comme en témoigne Joël Serres, Expert Maintenance pour les usines européennes d’Airbus.

 

Comment s’organise la maintenance industrielle chez Airbus ?


Celle-ci est composée de trois métiers autour de la maintenance des machines, des outillages de production (jigs & tools) et des ingénieurs de maintenance. Chaque usine possède son propre service maintenance qui comprend des équipes internes, de la sous-traitance contractuelle avec des fournisseurs stratégiques mais aussi des interventions à la demande selon des besoins spécifiques.

Quelles sont vos fonctions au sein d'Airbus ?


J’appartiens au centre de compétences industrielles du groupe où j’occupe aujourd’hui la fonction d’Expert Maintenance pour les usines européennes. J’anime un forum transnational rassemblant des représentants maintenance d’Airbus à la fois européennes, chinoises et américaines. Mon rôle consiste en effet à harmoniser les processus, les méthodes et les outils dans le domaine de la maintenance, les partages de bonnes pratiques et la définition de standards afin de les déployer dans l’ensemble des usines.

 

Depuis quand êtes-vous membre de l'Afim et pour quelles raisons ?


Depuis plus de dix ans. Je considère que l'Association française des ingénieurs et responsables de maintenance (Afim) est un relais important pour les sociétés qui travaillent avec nous, mais aussi pour nous. Et être adhérent nous permet à tous de partager notre savoir-faire et d’anticiper les directions que peut prendre le marché. Autres atouts : le lien avec le « Comité de normalisation et l’Observatoire » sans oublier les échanges d'expérience et la valorisation des compétences de ce métier. Enfin, je pense que le nouveau site Internet va nous permettre d’exploiter cette richesse d’informations. Par ailleurs, en tant que représentant du bureau Afim pour la région Occitanie, à travers lequel j’organise des journées d’échanges et de rencontres.

 

Comment gérez-vous la maintenance à ce jour ?


Il s’agir de maintenir en état de fonctionnement des parcs très disparates avec des systèmes connectés et d'autres non, et avec des systèmes robotisés. Mais surtout, notre métier va devoir s’adapter à l'état réel de la machine et de sa capacité à produire de manière durable ; cela revient à être plus attentif aux consommations énergétiques, aux déchets, à l'ergonomie tout en maintenant la sécurité des opérateurs en priorité. L'avenir est moins orienté vers de la maintenance préventive systématique mais davantage vers la maintenance prévisionnelle et le « data-analytics ».

 

Quels sont vos projets en termes de digitalisation de la maintenance ?


Les projets de digitalisation sont en cours, ce qui montre la tendance actuelle. Nous avons démarré des projets de connexion des machines pour faire du temps réel et de la maintenance prévisionnelle mais aussi pour assurer une surveillance de nos machines sur du plus long terme. Selon la typologie des moyens industriels, les besoins de digitalisation doivent être adaptés et des initiatives pour avoir de la traçabilité de nos outils sont en cours de déploiement, à l’exemple de la géolocalisation ou du marquage par puce RFID.

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